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Évoquer la vie sociale des personnes cérébrolésées avec des qualificatifs comme erratique et chaotique peut sembler excessif ou provocateur, mais ces termes certes caricaturaux sont le reflet des plus ou moins grandes difficultés cognitives qui pourront interférer dans leurs manières existentielles de se positionner. |
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Les comportements des personnes cérébrolésées seront généralement plus ou moins inconstants toujours en fonction des troubles cognitifs plus ou moins importants. Les plus ou moins grandes difficultés pour reprendre le cours de leurs vies, se repositionner socialement, résoudre les problèmes du quotidien, s’adapter aux autres et en somme mener une vie sociale ordinaire seront autant d’obstacles qu’elles franchiront avec plus ou moins de cohérence. Les personnes cérébrolésées développent des troubles du comportement qui sont souvent des attitudes sociétales plus ou moins adaptés au contexte écologique. Ces troubles sont fonction des conséquences des séquelles cognitives, de l’incidence psychologique posttraumatique ainsi que de la personnalité antérieure dans son nouveau contexte. Il faut ajouter à cela la manière dont la personne cérébrolésée est perçue et perçoit le comportement de ses proches et des relations sociales qu’elle est amenée à côtoyer. Les troubles du comportement sont très fluctuants en fonction des conditions sociétales et écologiques. La capacité d’adaptation de la personne cérébrolésée ainsi que le seuil de tolérance et de compréhension qu’elle rencontre a une incidence sur cette fluctuation. Les souffrances récurrentes qu’elle subit affecteront plus ou moins profondément ses capacités d’adaptation et de contrôle émotionnel qui sont les coordinateurs principaux du comportement. Les difficultés d’adaptation qui affectent plus ou moins la cohérence exécutive peuvent provoquer des comportements qui surprennent et étonnent quand ils dérivent par rapport à la norme sociale. Les troubles du comportement sont très fluctuants et souvent caricaturés, car ils sont perçus comme erratiques alors qu’ils ne surviennent pas par hasard. Il y a toujours un ou plusieurs facteurs déclenchants d’origine émotionnels. Ils n’ont donc d’erratique que l’interprétation que l’on en fait, mais on ne creuse jamais assez pour essayer de les comprendre et d’en déterminer les sources. Dans les faits du quotidien, la personne cérébrolésée aura plus ou moins un positionnement social aléatoire qui constituera un lourd handicap social en raison d’une gestion des situations souvent plus ou moins apragmatique avec une analyse et une synthèse brouillonne qui manque parfois de cohérence, des difficultés de prise de décision liées à des doutes récurent, une organisation pas toujours adaptée au contexte, des envies de faire et d’agir avec des motivations des envies velléitaires ou hésitantes, un manque de confiance en soi qui entrainera des décisions compensatoires sans nuances, sans tact et parfois sans bien peser les conséquences. |
La vie sociale des personnes cérébrolésées est épisodiquement chaotique en raison d’un positionnement comportemental sociétal qui pourra être plus ou moins instable, désordonné, confus. Elles peineront plus ou moins en fonction des troubles cognitifs à retrouver une place équilibrée et efficiente dans le tissu social. Elles seront également confrontées à l’incompréhension de leurs entourages qui aura du mal à les accepter tel qu’elles sont, telles qu’elles sont devenues. Des troubles dans les relations sociales sont fréquents, mais la particularité de ceux qui impliquent les personnes cérébrolésées c’est qu’ils sont difficiles à comprendre, à accepter, à résoudre parce que la cohérence exécutive est plus ou moins affectée. Les relations dans une vie sociale codifiée sont assez mal perçues et le plus souvent jugé arbitrairement ce qui la rend chaotique et la plus ou moins grande difficulté voir parfois l’impossibilité de trouver un équilibre consensuel dans les situations relationnelles complexes aggrave encore le chaos. Les troubles du comportement entrainent par voix de conséquences des troubles de la communication de la part de la personne cérébrolésée des sentiments de ne pas être compris et aussi de frustration et du point de vue de l’entourage des sentiments de ne pas se faire comprendre et d’insatisfaction Le moindre problème pourra prendre une ampleur qui n’est plus sous contrôle ou les positions se figeront, mais si cela peut ressembler à des conflits ordinaires, la capacité de relativisation et de tolérance par manque de contrôle inhibitif fait que la personne cérébrolésée paraitra bornée alors qu’elle sera dans l’incapacité de modifier sa position.
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2 histoires et 2 parcours erratique et chaotique à titre d’exemple. |
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Vidéos 1 et 2 - Simone ne fait aucun projet d’avenir, car elle est persuadée que son état de santé va empirer, elle est convaincue qu’elle ne pourra jamais se former et exercer un emploi. En outre ses troubles cognitifs sont tel qu’elle serait dans l’incapacité d’exercer une quelconque profession dans la vie courante. |
Elle avait 16
ans en 1994 et circulait à vélo quand une voiture est venue la percuter sur une
piste cyclable. Elle s’est retrouvée à l’hôpital avec un indice de Glasgow à 5
et a fait 19 jours de coma. Elle a suivi 2 ans et 8 mois de rééducation ponctués
d’opération pour des ostéomes. En 1998 elle a fait 2 stages de 3 mois à l’UEROS
puis une formation d’agent administratif qui n’a débouché sur aucun emploi. Après
son indemnisation par l’assurance adverse ses relations avec sa famille se sont
délitées au point qu’aujourd’hui elle n’a plus aucun contact avec aucun de ses
membres. Elle n’a jamais pu retravailler et sa santé actuellement se détériore
l’obligeant à utiliser un fauteuil roulant. Elle a eu 40 ans en 2017et cela
représente 24 ans de galère. |
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